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Rédigé par L'Équipe Zaggo - 

Discriminations dans les soins hospitaliers : un mal invisible mais bien réel


L’hôpital est souvent perçu comme un lieu neutre, un espace de soins où chacun devrait être accueilli et traité de manière égale. Pourtant, la réalité est plus complexe. Les discriminations dans les soins hospitaliers, bien que souvent invisibles ou tues, existent bel et bien. Elles touchent des milliers de patients chaque année et ont des conséquences graves sur leur santé, leur bien-être et leur confiance dans le système de santé.

Des formes multiples et insidieuses

La discrimination peut prendre des formes très variées : différences de traitement liées à l’origine ethnique, à la langue, au genre, à l’âge, au handicap, à l’orientation sexuelle ou à la précarité sociale. Elle peut se manifester dans le ton utilisé par le personnel, dans l’accès aux soins, dans les délais d’attente, voire dans les diagnostics eux-mêmes.

Par exemple, certaines études ont montré que les douleurs rapportées par des patient·e·s racisé·e·s sont moins souvent prises au sérieux que celles de patient·e·s blancs·hes. D’autres recherches évoquent des femmes dont les symptômes sont attribués trop rapidement au stress ou à des causes psychologiques, retardant un diagnostic correct.

Des impacts profonds

Les conséquences sont graves : diagnostics erronés ou tardifs, sentiment d’humiliation, refus de revenir à l’hôpital, renoncement aux soins… Ces discriminations participent à creuser les inégalités de santé et renforcent la défiance envers les institutions médicales.

Elles touchent aussi le personnel hospitalier. Certain·e·s soignant·e·s subissent du racisme, du sexisme ou des discriminations liées à leur orientation sexuelle ou à leur apparence, de la part de collègues ou de patients.

Briser le silence, former, transformer

Il est urgent de briser le silence autour de ces pratiques, qu’elles soient conscientes ou non. Former le personnel hospitalier à la déconstruction des préjugés, au respect de la diversité et à l’écoute des patients est une première étape indispensable.

Mais au-delà des formations, c’est tout un système qui doit évoluer : intégrer la lutte contre les discriminations dans les politiques d’établissement, encourager les signalements, garantir l’anonymat et la protection des victimes, et surtout écouter les premiers concernés.

Vers un hôpital plus juste

Un hôpital juste est un hôpital qui soigne sans distinction. Il reconnaît les biais systémiques, agit pour les corriger et place l’équité au cœur de sa mission. Il est possible de changer les choses, mais cela nécessite du courage, des ressources et une volonté collective.

La santé est un droit. L’égalité dans l’accès et la qualité des soins doit en être le fondement, sans exception.


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Régulation de l’Installation des Médecins : Un Défi pour l’Équité Sanitaire

La question de la répartition des médecins sur le territoire est plus que jamais d’actualité. Alors que certaines zones rurales et périurbaines peinent à recruter un généraliste, d'autres territoires concentrent un grand nombre de praticiens. Pour remédier à cette inégalité d’accès aux soins, les pouvoirs publics renforcent depuis quelques années la régulation de l’installation des médecins. Mais de quoi parle-t-on concrètement ? Et quelles sont les pistes envisagées ?


Pourquoi une régulation est-elle nécessaire ?

La maldistribution médicale est un phénomène bien connu :

  • Certaines zones, souvent rurales ou isolées, sont devenues de véritables déserts médicaux, malgré une population parfois vieillissante ou à besoins élevés.

  • À l’inverse, certaines grandes agglomérations ou régions déjà bien dotées continuent d’attirer les jeunes praticiens.

Résultat : des délais d’attente démesurés pour consulter un généraliste ou un spécialiste, et une surcharge de travail pour les soignants déjà installés dans les zones tendues.


Quelles sont les formes actuelles de régulation ?

  1. Le conventionnement sélectif (déjà en vigueur pour certaines professions paramédicales comme les infirmiers) commence à faire débat pour les médecins. Il pourrait consister à limiter l’installation dans les zones déjà bien pourvues, sauf remplacement ou départ à la retraite.

  2. Les aides à l’installation :

    • Contrats incitatifs, exonérations fiscales, primes à l’installation… les dispositifs sont nombreux pour attirer les médecins vers les zones prioritaires.

    • Ces aides peuvent atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros, mais peinent parfois à convaincre sans cadre de travail adapté (logement, école, structure de soins…).

  3. Les maisons de santé pluriprofessionnelles :

    • Regroupant plusieurs professionnels de santé, elles permettent un exercice coordonné et souvent plus attractif pour les jeunes médecins.

    • Leur développement est encouragé par l’État, notamment dans les zones sous-dotées.


Les débats en cours

La régulation à l’installation des médecins reste un sujet sensible. Beaucoup de syndicats médicaux y voient une atteinte à la liberté d’installation, principe fondamental de l’exercice libéral en France. Cependant, face à l’urgence d’accès aux soins dans certaines zones, les discours évoluent.

D'autres voix proposent des solutions alternatives :

  • Obligation de stage ou de premiers remplacements en zones sous-dotées pendant les études.

  • Création d’un service public territorial de santé, coordonnant l’offre libérale et hospitalière.

  • Valorisation financière du travail en zone rurale ou dans des contextes complexes (soins à domicile, précarité…).


Conclusion

Réguler l’installation des médecins ne vise pas à punir ou contraindre, mais à réduire les inégalités territoriales en santé. C’est un chantier complexe, qui doit allier incitation, coordination et transformation de l’exercice médical. À l’heure où l’accès aux soins devient un enjeu démocratique majeur, il est crucial de repenser l’organisation territoriale de la médecine pour répondre aux besoins réels de la population.


Rédigé par L'Équipe Zaggo - 

Les Hôpitaux en 2025 : Quelles Sont les Dernières Nouveautés ?


Le secteur hospitalier est en pleine mutation. Sous l’effet de la transformation numérique, des évolutions organisationnelles, mais aussi des attentes croissantes des patients et des soignants, les hôpitaux innovent à tous les niveaux. Tour d’horizon des grandes nouveautés qui transforment aujourd’hui les établissements de santé.

1. Le virage numérique s’accélère

De nombreux hôpitaux ont poursuivi leur transformation digitale en 2025. Parmi les avancées notables :

  • Dossier médical partagé : mieux intégré, il permet une coordination fluide entre professionnels de santé.

  • Applications de suivi patient : les patients peuvent désormais suivre leur parcours de soin, prendre rendez-vous ou consulter leurs résultats en ligne.

  • Intelligence artificielle : utilisée dans la radiologie, l’aide au diagnostic ou la planification des ressources humaines.

2. Une meilleure gestion du temps et des effectifs

Face à la pénurie de soignants, de nouveaux outils ont vu le jour :

  • Solutions de planification intelligente pour gérer les remplacements, les congés et les absences sans passer par des tableaux Excel.

  • Plateformes de recrutement en ligne plus rapides et plus ciblées.

  • Application mobile pour les agents hospitaliers, leur permettant de visualiser leur planning, poser des congés et recevoir des notifications.

3. Une expérience patient repensée

Le confort du patient est devenu une priorité :

  • Chambres connectées pour contrôler la lumière, la température ou appeler un soignant depuis une tablette.

  • Services hôteliers améliorés, avec des menus personnalisés ou des options de divertissement sur demande.

  • Médiation numérique pour mieux informer les patients sur leurs traitements et démarches administratives.

4. Des bâtiments plus verts et plus intelligents

De plus en plus d’hôpitaux adoptent une approche durable :

  • Rénovation énergétique des bâtiments, avec des normes HQE (Haute Qualité Environnementale).

  • Gestion intelligente de l’énergie, de l’eau et des déchets médicaux.

  • Espaces extérieurs repensés pour favoriser le bien-être du personnel et des patients.

5. L’essor de la télémédecine et des consultations hybrides

La télémédecine est désormais bien ancrée dans les pratiques hospitalières :

  • Consultations à distance facilitées pour les suivis chroniques ou post-opératoires.

  • Salles de téléconsultation équipées, notamment en zones rurales ou dans les services où les spécialistes sont rares.

  • Partenariats avec les médecins de ville pour une continuité de soin optimisée.


Conclusion
Les hôpitaux ne cessent d’évoluer pour répondre aux défis d’aujourd’hui : surcharge des urgences, pénurie de soignants, transition écologique, attentes des patients. Les nouveautés de 2025 montrent une volonté forte d’adapter les établissements de santé à un monde plus numérique, plus humain, et plus durable.


Rédigé par L'Équipe Zaggo - 

Déserts médicaux : une urgence sanitaire silencieuse


Alors que le système de santé français est souvent présenté comme l’un des meilleurs au monde, une réalité bien plus préoccupante frappe une part croissante de la population : les déserts médicaux. Ce phénomène, qui désigne les zones géographiques manquant cruellement de professionnels de santé, touche aujourd’hui des millions de Français. Mais à quel point la situation est-elle grave ? Et quelles sont les pistes envisagées pour y remédier ?

Un accès aux soins de plus en plus inégal

En 2025, près de 8 millions de Français vivent dans une zone sous-dotée en médecins généralistes, selon la DREES (Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques). Cela représente environ 12 % de la population, un chiffre en hausse constante depuis plusieurs années.

Dans certains territoires, comme la Creuse, le Cher, ou encore certaines zones périurbaines d’Île-de-France, l’accès à un médecin généraliste est devenu un vrai parcours du combattant. On observe également un recul préoccupant du nombre de spécialistes : 22 % des départements n’ont plus d’ophtalmologue en secteur 1, et certains patients attendent plus de 6 mois pour un rendez-vous en dermatologie ou gynécologie.

Quelques chiffres clés en 2025 :

  • 1 médecin pour 1 500 habitants dans certaines zones rurales (contre 1 pour 800 en moyenne nationale)

  • Délai moyen pour un rendez-vous en médecine générale : 9,5 jours

  • 30 % des médecins généralistes ont plus de 60 ans, et leur remplacement est de plus en plus difficile

  • En 2024, 2/3 des internes en médecine ont déclaré préférer s’installer en ville ou dans des zones déjà bien pourvues

Pourquoi une telle pénurie ?

Le problème n’est pas tant le nombre de médecins formés (même si le numerus clausus a longtemps été un frein), mais leur répartition géographique. Les jeunes médecins privilégient les zones attractives : facilité d’installation, offre de soins déjà structurée, proximité d’un hôpital, cadre de vie...

S’ajoutent à cela :

  • Le vieillissement de la population, qui accroît les besoins médicaux

  • La charge administrative qui décourage les jeunes généralistes

  • Le désintérêt croissant pour l’exercice en libéral, souvent synonyme d’isolement et de longues heures de travail

Quelles solutions envisagées ?

Plusieurs mesures ont été proposées ou mises en œuvre, sans résoudre complètement le problème :

  • Création de maisons de santé pluriprofessionnelles : on en compte désormais plus de 2 000 en France

  • Incitations financières pour les médecins s’installant dans les zones sous-dotées

  • Développement de la télémédecine, qui reste toutefois inadaptée pour certains diagnostics

  • Réforme des études de santé, pour mieux orienter les jeunes vers les territoires prioritaires

Et maintenant ?

Les déserts médicaux sont le symptôme d’un déséquilibre structurel profond du système de santé. Pour y remédier, il faudra sans doute aller plus loin : revoir la carte de l’offre de soins, mieux accompagner les installations en zones rurales, et surtout redonner envie aux jeunes médecins d’y construire leur avenir professionnel.


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Pourquoi l’hôpital public a tant de mal à rémunérer correctement les soignants pour leurs heures supplémentaires ?

Dans un contexte de tensions persistantes à l’hôpital public, la question de la rémunération des heures supplémentaires effectuées par les soignants revient sans cesse sur la table. Malgré l’engagement quotidien du personnel hospitalier, nombreux sont ceux qui ne voient pas leurs heures réellement travaillées reflétées sur leur fiche de paie. Pourquoi cette injustice perdure-t-elle ? Quels sont les freins structurels et organisationnels à une rémunération juste et transparente ? Décryptage.

Des heures invisibles, mais bien réelles

Les soignants – infirmiers, aides-soignants, agents, médecins – cumulent régulièrement des heures supplémentaires, souvent par nécessité face au manque de personnel. Ces heures supplémentaires ne sont pas un luxe : elles garantissent la continuité des soins. Pourtant, leur reconnaissance financière reste aléatoire.

Dans certains établissements, il n’est pas rare que les heures déclarées ne correspondent pas à celles réellement effectuées. Parfois, elles ne sont même pas déclarées du tout, faute d’outils adaptés ou de procédures claires. Ce phénomène engendre une accumulation de “temps invisible”, pourtant indispensable au fonctionnement de l’hôpital.

Des outils de suivi obsolètes

Le suivi des plannings et des heures travaillées repose encore trop souvent sur des tableaux Excel, des feuilles volantes ou des logiciels peu interopérables. Résultat : les données sont éparpillées, difficiles à centraliser, et les erreurs ou oublis sont fréquents.

Sans un système unifié et fiable de gestion du temps, il devient presque impossible pour les gestionnaires RH ou les cadres de santé de valider les heures supplémentaires de manière juste. Cela alimente un sentiment d’injustice chez les soignants, qui se sentent oubliés ou mal considérés.

Une équation budgétaire complexe

Même lorsque les heures supplémentaires sont bien identifiées, leur paiement pose un problème budgétaire. L’hôpital public, soumis à des contraintes financières strictes, doit jongler entre des dépenses incompressibles et des budgets serrés. Résultat : les heures supplémentaires sont parfois reportées, voire “récupérées” en jours de repos, sans que cela réponde toujours aux besoins ou aux souhaits du personnel.

Ce mode de gestion, s’il peut sembler pragmatique, est déconnecté de la réalité du terrain : comment récupérer des heures quand le manque d’effectifs empêche de poser un jour de repos ?

Et maintenant ? Vers une réforme en profondeur

Face à cette situation, plusieurs pistes existent :

  • Moderniser les outils de gestion des plannings et des temps de travail, pour offrir une vision claire, centralisée et fiable

  • Repenser les budgets en intégrant les heures supplémentaires comme une réalité structurelle, et non comme une variable d’ajustement

  • Impliquer les soignants dans le suivi de leur temps de travail, pour plus de transparence et de confiance

Il est temps que les heures supplémentaires cessent d’être un angle mort de la politique hospitalière. Car derrière chaque heure non payée, il y a un soignant fatigué, démotivé, et parfois sur le point de quitter le service public.