On parle très régulièrement des dangers du tabac, de la mortalité due à la consommation d’alcool ou encore aux accidents de la circulation.
Pour chacun de ces fléaux, gouvernements et associations luttent, à coups de campagnes d’informations ou de taxes… Mais il est un danger plus souvent ignoré car sans doute plus difficile à mesurer. Et plus compliqué de lui imputer telle ou telle maladie : la pollution. Et pourtant, cette pollution de l'air pourrait être deux fois plus meurtrière que le tabac.
Pour la seule année 2015, une équipe de chercheurs allemands a ainsi estimé à 8,8 millions, le nombre de morts prématurées dans le monde à cause de la pollution. Dans leur travaux publiés dans la revue European Heart Journal, ces chercheurs estiment à 790 000, le nombre de décès dus à la pollution de l'air en 2015 sur l'ensemble de l'Europe.
Plus de morts liées à la pollution qu’à l’alcool
En France, selon une autre étude menée par Santé publique France en 2016, la pollution atmosphérique constitue la deuxième cause de mortalité évitable en France (48 000), derrière le tabac (73 000 morts estimés) mais devant la mortalité liée à l’alcool (41000). Avec les vagues de chaleur successives qui s’abattent sur l’Hexagone, ces chiffres ne sont en plus pas près de baisser. Et contrairement aux idées reçues, cette pollution de l'air n'affecte pas que les grandes villes.
Si les effets de cette pollution sont plus importants dans les grandes agglomérations, les villes moyennes et petites ainsi que les milieux ruraux sont aussi concernées. De même, toujours selon Santé Publique France, les pics de pollution pèsent moins sur la santé que l'exposition chronique.
L’OMS a d’ailleurs signifié que 92% de la population mondiale vit dans des lieux où les niveaux de qualité de l’air extérieur ne respectent pas les limites fixées par l’Organisation mondiale de la santé.
Les transports routiers montrés du doigt
Si l’industrialisation est bien sûr mise en cause, ce sont les transports qui sont en première ligne pour les causes de cette pollution. Voitures, bateaux de croisière et avions sont régulièrement montrés du doigt.
D’autant que l’établissement public français Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) vient de tirer encore la sonnette d’alarme sur une nouvelle forme de pollution : celle aux particules "ultra-fines", au carbone suie et au carbone organique, très présents dans l'air.
Et pour l'Anses, la principale réponse à apporter est claire : il faut réduire le trafic routier. Certes, les constructeurs ont fait des progrès mais seule une véritable transition énergétique vers des véhicules tout électriques pourrait freiner ce fléau. Une volonté qui doit venir des Etats mais également des consommateurs.
Partagez cet article
Les commentaires sont fermés.