Établissement public français placé sous la tutelle du ministère chargé de la santé, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a été créée par la loi du 29 décembre 2011.
Sa mission principale ? Evaluer les risques sanitaires présentés par les médicaments et produits de santé destinés au public.
A ce titre, elle garantit la sécurité des produits de santé tout au long de leur cycle de vie, depuis les essais initiaux jusqu’à la surveillance après autorisation de mise sur le marché. Elle informe aussi et préconise sur les dangers éventuels des médicaments. La dernière de ses préconisations a fait grand bruit.
Il faut dire qu’elle touche un médicament particulièrement prisé des Français : l’aspirine mais aussi la plupart des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme les antalgiques (anti-douleurs) ou antipyrétiques (anti-fièvre).
Lésions graves du foie, complications rénales…
Concrètement, l’ANSM souhaite que ces médicaments, même s’ils sont toujours disponibles sans ordonnance, ne soient plus présentés en libre accès dans les pharmacies à compter de janvier 2020.
La plupart du temps, ces médicaments sont déjà situés derrière les comptoirs mais nombre d’officines les laissent effectivement encore en accès libre et à la portée de tout un chacun. Mais pourquoi une telle mise en garde ? C’est justement pour alerter le public sur les possibles dangers de ces médicaments. Doliprane, Advil, Efferalgan, Nurofen… s’ils sont sûrs et efficaces lorsqu’ils sont correctement utilisés, ils présentent des risques lors d’une utilisation inadéquate.
Le paracétamol peut par exemple entraîner des lésions graves du foie dans certains cas de surdosage, pouvant conduire à des greffes du foie. Les AINS sont eux susceptibles d’être à l’origine de complications rénales, de complications infectieuses graves et sont toxiques pour le fœtus en cas d’exposition à partir du début du 6ème mois de grossesse.
Le rôle des pharmaciens renforcés
En préconisant de mettre ces médicaments derrière le comptoir, et donc en obligeant les patients à le réclamer aux pharmaciens, cette démarche n’a d’autre but que de renforcer le professionnalisme et la rigueur des pharmaciens qui seront à même de conseiller les patients et de favoriser le bon usage de ces médicaments d’utilisation courante.
Ne serait-ce que pour rappeler quelles sont les doses limites. Pour l’aspirine par exemple, il ne faut jamais dépasser la dose de 3 g par jour. Et la durée maximale de traitement recommandée est par ailleurs de 3 jours en cas de fièvre, 5 jours en cas de douleur, en l'absence d'ordonnance.
Or, bon nombre de personnes poursuivent les traitements sans ordonnance. En plaçant ces médicaments derrière le comptoir du pharmacien, ce dernier pourra mieux jouer son rôle et mieux contrôler l’automédication qui a tendance à se développer dans notre pays et qui n’est pas sans risque.
Une mise en place possible à partir de janvier 2020
Cette mesure de l’ANSM semble donc assez logique. Elle s’inscrit en tout cas dans la continuité de ses actions, notamment l’arrivée dans les prochains mois d’un message sur les boîtes des médicaments contenant du paracétamol afin d’alerter sur le risque pour le foie en cas de surdosage.
L'agence souhaite que cette mesure entre en vigueur dès janvier 2020, mais la décision finale sera prise à l'issue d'une "procédure contradictoire" auprès des laboratoires concernés, afin qu'ils exposent eux aussi leur position sur le sujet.
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