A l’heure où le recyclage des déchets ménagers laisse malheureusement encore à désirer en France, nos concitoyens semblent en revanche beaucoup plus concernés par celui des médicaments.
Ce geste simple est même quasiment devenu un réflexe puisque, selon les chiffres de l’étude annuelle réalisée par BVA pour l’association Cyclamed, en charge de la valorisation et du tri des médicaments non utilisés (MNU), près de 8 Français sur 10 (78%) assurent rapporter leurs médicaments à la pharmacie, dont 56% les rapportent “toujours”.
Ce geste est particulièrement fort auprès des femmes avec des enfants de moins de 15 ans (84%) qui gèrent l’armoire à pharmacie familiale, les retraités (85%), les habitants de communes rurales (85%) et dans des localités de moins de 2 000 habitants (86%).
Au total, ce sont ainsi 14 653 tonnes de médicaments qui ont été collectées par les pharmacies françaises en 2018 dont il faut déduire 1 253 tonnes de cartons et emballages et 2 573 tonnes d’autres produits pharmaceutiques (parapharmacie, dispositifs médicaux, médicaments vétérinaires…)..
La notoriété de Cyclamed
Comment expliquer cette réussite ? Outre la prise de conscience du grand public sur les bienfaits du recyclage, l’association Cyclamed, agréée par les pouvoirs publics, bénéficie d’une notoriété de plus en plus ancrée. 51% des Français connaissent ainsi Cyclamed.
L’officine renvoie une image très protectrice de l’environnement avec un score de 93% en 2018 et 91% de nos concitoyens considèrent que le dispositif évite les risques de pollution de l’eau et que les médicaments finissent dans les décharges (90%).
Encore des progrès à faire
Malgré ces excellents résultats, des progrès restent à faire. D’abord pour convaincre ceux qui n’ont pas encore le réflexe de rapporter leurs médicaments de passer enfin à l’acte. 92% seraient d’ailleurs prêts à le faire.
Mais aussi et surtout contraindre les “rares” pharmacies (5% des sondés l’affirment) qui opposent un refus de reprendre les médicaments non utilisés. Or, la loi du 27 février 2007 impose aux officines de collecter gratuitement dans leurs conditionnements les MNU, périmés ou non, rapportés par les particuliers.
La collecte a permis de chauffer 7000 logements
Si le comportement de ces pharmacies est inacceptable, il est aussi quelques idées reçues à rappeler. Ainsi, ce n’est pas la sécurité sociale mais bien les laboratoires pharmaceutiques qui sont les seuls contributeurs financiers de ce système de recyclage.
Ils versent une cotisation de 0,19 centime d’euros par boîte de médicaments vendue en officine.
De même, si une partie du grand public pense encore que les médicaments non utilisés sont recyclés pour un usage humanitaire, c’est faux.
Depuis une loi de 2008, la redistribution humanitaire des médicaments est interdite.
Les médicaments sont uniquement détruits.
Les 10 827 tonnes de MNU récoltées en 2018 ont d’ailleurs été retraitées dans 51 unités de valorisation permettant de chauffer l’équivalent de 7 000 logements.
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