Si une large majorité des Français sont satisfaits de leur système de santé (81% soulignent la qualité des soins ou 75% la pédagogie du personnel soignant) et tout particulièrement de leur médecin généraliste (70% s'estiment suffisamment ou assez accompagnés par leur médecin traitant), le bilan est bien moins glorieux avec la médecine du travail.
La feuille de soin est même particulièrement dure si l’on en croit un sondage Odoxa (1) pour le SEST (le Service aux Entreprises pour la Santé au Travail). D’après ce dernier, les Français actifs se montrent suspicieux. 82% d’entre eux préfèrent se tourner vers leur médecin traitant s'ils souffrent de problèmes de santé liés à leur travail.
Un service de contrôle plus que de conseils
Pourtant, cette médecine du travail est une spécialité médicale qui a pour but premier d’éviter toute altération ou dégradation de la santé des travailleurs. Il s’agit ainsi de surveiller les conditions d’hygiène sur le lieu de travail, de prévenir les risques mais aussi de jouer un rôle préventif.
Or, c’est peut-être là que le bât blesse. Si lors des visites médicales qu’il effectue, le médecin du travail est amené à réaliser un certain nombre d’examens, comme une mesure de la tension artérielle ou encore une évaluation de base de l’audition ou de la vue, il a aussi un rôle de conseil pour l’employeur.
Les résultats du sondage Odoxa sont d’ailleurs éloquents : la “médecine du travail” évoque ainsi aux actifs plutôt un service de contrôle que de conseil (59% vs 40%). Ce résultat est d’autant plus marqué auprès des ouvriers, pourtant les plus touchés par les TMS (Troubles Musculo Squelettiques).
Ainsi, deux-tiers d’entre eux (65%) perçoivent la médecine du travail comme un service de contrôle. Seuls les cadres sont une courte majorité de 53% à y voir plutôt un service de conseil.
Un enjeu de santé publique et… économique
Même si 58% des personnes interrogées déclarent être bien informés sur “les bons gestes et mesures préventives à adopter” dans l’exercice de leur activité professionnelle et 55% sur “les risques auxquels ils sont exposés”, il semble évident que la médecine du travail doit soigner son image pour être encore plus efficace.
"Ces résultats nous confortent dans la conviction que nous avons un rôle important à jouer en termes de pédagogie, commente ainsi Hervé Rabec, directeur général du SEST. Expliquer le rôle et la palette des interventions des services de santé au travail et changer le regard sur la prévention des risques professionnels en entreprise constituent un de nos grands enjeux".
Un enjeux de santé publique mais aussi économique. Le coût de l’absentéisme est réel et les actifs en ont conscience : plus de 3 actifs sur 4 (79%) pensent ainsi que l’absentéisme a un fort impact économique sur les entreprises en France.
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