Les Risques Infectieux à Mayotte : Comprendre et Prévenir

Mayotte, territoire situé dans l’océan Indien, est souvent perçu comme un écrin de biodiversité et de richesses culturelles. Cependant, la situation sanitaire de l'île est aujourd'hui mise à rude épreuve par des défis croissants liés aux risques infectieux. Les récents événements, notamment les perturbations climatiques, les mouvements de populations et les tensions sociales, amplifient ces risques et nécessitent une attention particulière.

Une vulnérabilité accrue par le contexte local

Plusieurs facteurs contribuent à la fragilité sanitaire de Mayotte face aux maladies infectieuses :

1. Climat et environnement tropical :
   Le climat chaud et humide de Mayotte favorise le développement de vecteurs infectieux comme les moustiques, porteurs de maladies telles que la dengue, le chikungunya ou le paludisme.

2. Conditions de vie précaires :
   Une part importante de la population vit dans des habitations insalubres, avec un accès limité à l'eau potable et à l'assainissement. Ces conditions augmentent le risque de propagation de maladies hydriques comme la leptospirose ou les infections gastro-intestinales.

3. Mouvements de population :
   Les flux migratoires constants, notamment depuis les Comores, exacerbent la pression sur le système de santé local et favorisent l’introduction ou la résurgence de maladies infectieuses.

4. Système de santé sous tension :
   Les infrastructures sanitaires de Mayotte, bien qu’en développement, peinent à répondre aux besoins d’une population en forte croissance.

Les récents événements : une alerte sanitaire

Les récents épisodes de fortes pluies et d’inondations ont accentué les risques sanitaires. Ces phénomènes, couplés à des épisodes de tensions sociales, ont perturbé l’accès aux soins et aux infrastructures de base. Les inondations ont notamment favorisé :

• La contamination des sources d’eau potable, augmentant les cas de maladies diarrhéiques.
• La prolifération des moustiques, multipliant les foyers de dengue et de chikungunya.

En parallèle, les tensions sociales ont parfois entravé les campagnes de prévention et de vaccination, essentielles pour contenir certaines épidémies.

Prévenir et agir : les solutions

Face à cette situation préoccupante, plusieurs actions doivent être envisagées pour réduire les risques infectieux à Mayotte :

1. Renforcement des infrastructures sanitaires :
   Investir dans des centres de santé de proximité, améliorer les systèmes d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement.

2. Lutte contre les vecteurs :
   Intensifier les campagnes de démoustication et sensibiliser la population aux gestes de prévention (moustiquaires, suppression des eaux stagnantes).

3. Surveillance épidémiologique :
   Mettre en place des dispositifs de suivi renforcé pour détecter rapidement les épidémies et y répondre efficacement.

4. Éducation et sensibilisation :
   Former les habitants aux mesures d’hygiène et d’autoprotection, en collaboration avec les écoles, les associations et les leaders communautaires.

Un défi collectif

Les risques infectieux à Mayotte ne concernent pas uniquement les autorités sanitaires. Ils nécessitent une mobilisation collective, incluant les acteurs locaux, les ONG, les institutions nationales et les partenaires internationaux. La prévention des épidémies passe aussi par la résilience sociale et environnementale, pour garantir à chaque Mahorais un avenir plus sûr et en meilleure santé.

Ensemble, il est possible de transformer ces défis en opportunités pour construire une île où santé et développement vont de pair.