Rhume, gorge douloureuse, mal de dos, migraine, aigreur d'estomac… des maux qui nous conduisent chez le médecin ou dans la boîte à pharmacie. Selon un sondage Harris Interactive pour l'Afipa, la fédération des fabricants de produits d'automédication, pas moins de huit Français sur dix (85% de femmes et 75% d’hommes) ont ainsi eu recours à l’automédication l’année dernière.
Ce n’est certes pas vraiment nouveau mais cette habitude bien française tend surtout à se pérenniser, notamment pendant les périodes hivernales (79% l’hiver contre 49% l’été et 40% au printemps).
Certains se réjouissent de ce comportement, arguant qu’il permet de responsabiliser les personnes sur les médicaments et les soins tout en désengorgeant un peu notre système de santé et les urgences où d’aucuns peuvent effectivement se déplacer pour un nez qui coule…
Une automédication à proscrire chez les femmes enceintes et les enfants
Il n’empêche, et même si cette automédication concerne le plus souvent des produits en vente libre en pharmacie, se soigner seul comporte de véritables risques. Principalement lorsque les gens s’autorise à avoir recours à une ancienne prescription médicale.
“J’ai déjà eu ça, je sais ce qu’il faut prendre”. 69% des personnes sondées par le groupe Harris Interactive avouent ainsi avoir recours à cette technique pour se soigner. Et s’ils ne savent plus très bien quel est le bon dosage, la bonne prescription, pas de problème, leur entourage (63%) ou internet (43%) pourra les renseigner !
Il s'agit d'un "point de vigilance majeur", prévient pourtant l'Afipa qui souligne l'importance du "bon usage" et appelle à "une politique active de prévention".
De son côté, le Conseil national de l’Ordre des médecins rappelle régulièrement que l’automédication ne doit s’adresser qu’aux pathologies bénignes de courte durée, une automédication à proscrire chez les femmes enceintes, les enfants et les personnes souffrants de maladies chroniques.
Demander conseil à son pharmacien
Pourquoi cette automédication se développe-t-elle ? Principalement grâce (ou plutôt à cause) de la multiplication des médicaments en vente sans ordonnance (on en recense environ 4000 dont 650 en accès direct en pharmacie) mais aussi et surtout les canaux de diffusion “d’informations” sur le web.
Désormais, tout un chacun a l’impression qu’il peut faire office de médecin en quelques clics. Or, les risques sont grands. L’association d’une automédication à d’autres médicaments, sur ou sans prescription, peut en effet engendrer des effets secondaires graves.
Heureusement, toujours d’après ce sondage, près de six personnes interrogées sur dix (59 %) font confiance au pharmacien pour les conseiller. Votre pharmacien demeure en effet, dans un premier temps, un conseiller à ne pas négliger en cas d'automédication.
Et si ce dernier vous invite à aller voir un médecin, allez-y !
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