Il est pratiqué depuis des millénaires dans le monde entier. Souvent assimilé à un côté rebelle, voire mafieux comme au Japon où il est très mal perçu, le tatouage est néanmoins revenu à la mode.
Réalisé pour des raisons (symboliques, religieuses, esthétiques…) aussi multiples qu’il y a de dessins imaginables, il touche désormais toutes les catégories d’âge et tous les milieux socio-professionnels. Classiquement, il est réalisé avec des encres contenant des pigments industriels.
Il existe différentes couleurs et même une encre transparente qui ne réagit qu'à la lumière droite. On l’appelle le tatouage “UV” ou tatouage “Blacklight”. Il existe même le tatouage numérique sonore, aux Etats-Unis, où l’on peut se faire tatouer une onde sonore qu’il est ensuite possible de lire grâce à une application pour smartphone, Skin Motion, conçue comme une technologie mêlant la reconnaissance d'image, le traitement sonore et l'informatique dématérialisée.
Un geste médical pas si anodin
Qu’on est la musique dans la peau ou simplement un dessin tribal, le tatouage n’est tout de même pas anodin pour la santé. Il s’agit d’un geste médical qui consiste à introduire des pigments de couleurs dans le derme.
Outre les inflammations possibles et autres infections virales, il est évident que la plupart des encres de tatouage, si elles contiennent essentiellement des pigments organiques, peuvent aussi comprendre aussi des conservateurs et des contaminants comme le nickel, le chrome, le manganèse ou le cobalt. Alors le tatouage est-il seulement à risque ? Peut-être pas.
Des chercheurs allemands viennent en effet de mettre au point une méthode de tatouage dont la couleur change selon certains variants biologiques, comme le pH, l’albumine ou encore le taux de glucose dans le sang. Une sacré innovation qui pourrait ainsi transformer ou coupler des tatouages esthétiques en tatouage comme outil de diagnostic médical.
Une méthode de surveillance des patients ?
Comme détaillé dans le journal Angewandte Chemie , le chercheur Ali K. Yetisen, qui travaille à l’Université technique de Munich en Allemagne, et ses collègues ont travaillé sur une formulation analytique colorimétrique. Les chercheurs ont ainsi mis au point trois types de capteurs chimiques.
Le premier capteur était un indicateur de pH plutôt simple qui passe du jaune au bleu lorsqu’il varie de 5 à 9; le deuxième capteur permet de mesurer le taux de glucose dans le sang, ou glycémie, indicateur particulièrement important dans le traitement du diabète, qui varie ici du vert clair au vert foncé selon la concentration (en mmol/L); enfin le troisième mesure la quantité d’albumine dans le sang.
Les auteurs affirment que de tels tatouages avec capteurs pourraient permettre une surveillance permanente de certains patients en utilisant une technique simple et peu coûteuse. Avec le développement de capteurs colorimétriques appropriés, la technique pourrait également s'étendre à l'enregistrement des concentrations en électrolytes et en agents pathogènes ou au niveau de déshydratation d'un patient.
Au final, même si cette innovation peut paraître anodine, si la mode perdure et si les tests s’avèrent tous concluants, il y a fort à parier que certains voudront joindre l’utile à l’agréable.
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