Ils sont partout. Mais invisibles. Et inquiètent une grande partie de la population sans que leurs effets précis (à dose correcte) n’aient pu réellement être démontrés. Eux, ce sont les champs électromagnétiques. Le simple fait d’allumer la lumière nous y expose. Mais ce sont surtout ceux provoqués par les appareils high-tech, les smartphones et autres antennes-relais qui suscitent des craintes légitimes.
Les constructeurs de téléphones tenus d’indiquer le DAS
Les premiers mis en cause sont souvent les téléphones portables. Aussi nombreux que les habitants sur terre, soit plus de 7 milliards, ils sont partout. Impossible d’y échapper et nous baignons ainsi dans un brouillard d’ondes électromagnétiques qui pénètrent le corps de façon inégale selon les modèles.
Du coup, même si les spécialistes ne s’accordent pas encore tous sur la question et que des études fondées sur les effets des rayonnements des téléphones cellulaires soient encore difficiles à obtenir, le principe de précaution prévaut.
Selon ce principe, l’Agence nationale des fréquences (ANFR) a défini un débit d’absorption spécifique (DAS) autorisé. Ce DAS est la mesure utilisée pour quantifier l’énergie des ondes absorbée par l’utilisateur d’un portable. Il est limité à 2 Watt par kilogramme au niveau de la tête (DAS tête) comme au niveau du corps (DAS tronc).
Tous les constructeurs sont tenus d’indiquer ce DAS de l'appareil dans la documentation commerciale. A titre de prévention aussi, les téléphones portables sont souvent interdits dans les hôpitaux, car les signaux de radiofréquence peuvent interférer avec certains appareils électro-médicaux.
L’Anses souligne les risques
La problématique des téléphones mobiles est indissociable de celle des antennes-relais. En effet, tous deux échangent les mêmes types d’ondes et sont dépendants.
Et ce sont les personnes qui vivent à proximité qui sont bien sûr les plus virulentes quant aux dangers qu’elles représentent pour leur santé. Certains affirment ainsi que ces champs électromagnétiques peuvent entraîner des risques de dépression 4,7 fois plus élevés chez les personnes vivant à moins de 100 m d'une ligne à haute tension mais aussi des risques de contracter la maladie d'Alzheimer, des pathologies cancéreuses liées à des expositions permanentes et une augmentation possible du risque de leucémie, surtout chez l'enfant.
De nombreuses études ont été publiées sur le sujet, pas toujours irréprochables, mais l’Anses, qui fait référence, interpelle aussi quand même sur les potentiels dangers sanitaires liés à ces champs électromagnétiques.
Pas d’école à côté des lignes à très haute tension
Dans son rapport, publié au début de cet été, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail réitère ainsi ses conclusions de 2010 sur l’association possible entre l’exposition aux champs électromagnétiques basses fréquences et le risque à long terme de leucémie infantile.
L’Anses recommande ainsi de ne pas implanter de nouvelles écoles à proximité des lignes à très haute tension et souligne la nécessité de mieux maîtriser l’exposition en milieu de travail pour certains professionnels susceptibles d’être exposés à des niveaux élevés de champs électromagnétiques, et parmi eux tout particulièrement les femmes enceintes.
Un ensemble de recommandations mais pas d’alerte véritable puisque l’Anses indique que les études épidémiologiques qu’elle a menées sont trop hétérogènes pour établir un lien entre l’exposition professionnelle et l’apparition de pathologies chroniques, en particulier maladies neurodégénératives et tumeurs du système nerveux.
“Il apparaît nécessaire de poursuivre les recherches concernant le risque éventuel de pathologies associées à l’exposition aux champs magnétiques basses fréquences”, indique l’Anses qui prend peu de risques dans ses conclusions. Le débat “électrique” autour des antennes-relais et ses conséquences sur la santé n’est pas prêt de s’arrêter.
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