Distilbène ! Le nom de ce médicament fait encore frémir nombre de femmes enceintes tant il a fait des dégâts sur tout une génération. Commercialisé sous le nom Stilboestrol Borne, il avait été prescrit entre 1948 et 1977 en France 200 000 femmes afin de limiter les risques de fausses couches.
Or, ce médicament a entraîné de graves problèmes de santé sur leurs enfants et même leurs petits-enfants. Depuis cette affaire, la prudence est forcément de mise avec les femmes enceintes qui doivent faire preuve d’une extrême vigilance dans la prise de médicaments.
Pourtant, une récente étude franco-canadienne publiée dans la revue Plos One tendrait à démontrer que les femmes enceintes consomment encore trop de médicaments en France.
L’étude a été menée sur plus de 36 000 grossesses entre 2010 et 2013 et conclut que neuf femmes enceintes sur dix ont pris des médicaments au cours de leur grossesse. Des chiffres encore trop élevés avec la majeure partie des prescriptions pour de l’hypertension, pour une dépression, de l’asthme ou encore du diabète.
Attention à l’automédication !
Cette médication, sans être alarmante, est tout de même inquiétante. Et préoccupe d’ailleurs l’Agence nationale de sécurité du médicaments et des produits de santé (ANSM).
Car même si les médecins et pharmaciens veillent, on ne connaît pas encore tous les risques sur tous les médicaments. Et même si un pictogramme permet de signaler les médicaments dangereux, trop de personnes encore ont recours à l’automédication qui consiste à se soigner seul avec des produits en vente libre en pharmacie.
Certains patients “s’autorisent” ainsi souvent à avoir recours à une ancienne prescription médicale pour se soigner sans visiter un médecin. Une automédication pourtant à proscrire chez les femmes enceintes, comme pour les enfants et les personnes souffrants de maladies chroniques.
Ne pas abuser du paracétamol
Exemple typique de cette automédication, la prise de paracétamol pour soulager la douleur. Selon une étude menée par l’Université de Bristol et publiée mi septembre dans la revue “Paediatric and Perinatal Epidemiology”, même ce médicament ne doit pas être pris à la légère.
Après avoir suivi 14 000 enfants âgés de 6 mois à 11 ans dont les mères ont déclaré avoir "parfois" ou “plus souvent” pris du paracétamol au cours des trois mois précédents leur accouchement, les chercheurs ont constaté qu’il existait un lien entre cette prise de paracétamol pendant la grossesse et un trouble du déficit de l’attention et hyperactivité.
Des troubles qui, heureusement, semblent disparaître lorsque les enfants atteignent la fin de l’école primaire.
Ne rien faire sans l’avis de son médecin
Au vue de ces analyses, il n’est pas pour autant question de bannir tout médicament chez la femme enceinte. Mais la règle de base reste la consultation de son médecin.
Lui seul pourra faire la part des choses entre laisser une femme enceinte accepter certains symptômes, parfois désagréables, afin de limiter les risques pour l’enfant. Ou au contraire prescrire des médicaments et suivre un traitement, même pendant la grossesse, pour la santé de la maman.
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