Lire, regarder, vendre, faire des achats ou des… rencontres, tout est possible sur le web. Le secteur de la santé n’échappe pas à la règle avec notamment de multiples conseils de bien-être sans oublier les sites qui décrivent et décortiquent toute la panoplie des maladies sur cette Terre.
A ce propos, on se permettra de rappeler aux accrocs de la Toile qu’il est fortement conseillé d’aller voir son médecin plutôt que d’essayer de se soigner seul en surfant sur internet. Outre la téléconsultation qui a fait son apparition dans le secteur médical, il est donc un autre secteur d’activité qui s’est développé avec le web : la e-thérapie.
La webcam à la place du divan
Depuis une dizaine d’années déjà, cette nouvelle façon de traiter les troubles psychologiques est ainsi en plein essor aux Etats-Unis où l’on préfère parfois la webcam au divan. Plus largement que la e-thérapie, on parle aussi de thérapie cognitivo-comportementale (TCC) qui va utiliser l’ensemble des supports numériques (téléphone, mails, vidéos, webcams, chats...) pour soigner les troubles comportementaux.
Les raisons de passer par cette méthode de soins sont très nombreuses : un handicap physique, une activité professionnelle qui ne favorise pas les déplacements, des séances de thérapie au-delà de ses moyens financiers, l’intimidation et la difficulté de se livrer face à un professionnel ou encore une forme d’agoraphobie qui empêcherait le patient de sortir de chez lui.
Aux Etats-Unis comme en France où la e-thérapie s’installe peu à peu, nombre de patients expliquent qu’il est ainsi plus facile de franchir le pas de cette rencontre virtuelle plutôt que de franchir la porte d’un psy. La TCC bénéficie donc clairement d’un aspect plus pratique et moins stressant pour les patients. Mais est-elle réellement efficace ?
La thérapie cognitivo-comportementale souvent reconnue
Quels que soit le moyen de communication utilisé (téléphone, mail, vidéo ou même SMS), de nombreuses études ont été menées sur le sujet et quasiment toutes s’accordent à dire qu’elles peuvent être tout aussi efficace qu’une thérapie traditionnelle. La simple utilisation du téléphone a par exemple clairement aidé des patients souffrant d’une dépendance au tabac ou à l’alcool à surmonter le manque avec des contacts aux moments critiques.
Une étude scientifique aux Etats-Unis sur près de 100 000 anciens combattants hospitalisés en psychiatrie a aussi clairement démontrer que la psychiatrie par vidéoconférence avait permis de fortement diminuer le nombre d’hospitalisation pour stress post-traumatique.
Une autre étude, aux Pays-Bas cette fois auprès d’adolescents atteints du syndrome de fatigue chronique a démontré que le traitement cognitivo-comportemental en ligne avait été plus efficace que la thérapie en face-à-face.
Des soins au cas par cas
Les exemples sont au final très nombreux pour louer l’efficacité de la TTC. Et de nombreux patients vont même jusqu’à affirmer qu’ils sont allés plus loin dans l’analyse et qu’ils ont partagé plus de choses avec leur e-thérapeute dans une relation moins stressante que lors d’un face-à-face.
En résumé, la e-thérapie permettrait d’être encore plus sincère avec son médecin. Il faut insister sur ce terme de médecin car en cabinet ou sur le web, il est primordial d’être vigilant dans le choix de son e-thérapeute qui doit être un professionnel reconnu et qualifié.
A ce titre, en France, la Direction des Affaires Sanitaires et Sociales (DASS) répertorie les psychologues et leur attribue un numéro Adeli, répertoire national qui recense les professionnels de santé réglementés.
Ensuite, c’est un choix au cas par cas. La réussite d’un traitement dépend surtout du ressenti des patients. Certains ont besoin de se retrouver dans la même pièce que leur médecin.
En outre, il semble aussi évident que la thérapie en ligne n’est sans doute pas adaptée aux personnes souffrant de graves maladies psychiatriques qui nécessitent un traitement direct et un suivi régulier face à face.
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