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Rédigé par L'Équipe Zaggo -
Soignants à bout : le cri silencieux des hôpitaux
Derrière les murs des hôpitaux, sous les blouses blanches et les visages masqués, se cache une fatigue devenue chronique. Une fatigue physique, bien sûr, mais surtout mentale et émotionnelle. Les soignants, qu’ils soient infirmiers, aides-soignants ou médecins, sont à bout. Et ce n’est plus un constat passager : c’est une réalité structurelle.
Une pression constante, sans répit
Les vagues successives de la pandémie ont épuisé les équipes. Mais ce qui devait être une urgence temporaire est devenu une routine intenable. Les plannings sont tendus, les arrêts maladie se multiplient, les remplacements peinent à suivre. Résultat : ceux qui restent doivent absorber toujours plus de charge, dans un cercle vicieux épuisant.
Un témoignage récurrent :
"On fait le travail de deux, parfois trois personnes. Et quand on rentre chez nous, on n’a plus rien à donner."
Manque de reconnaissance et isolement
À l'épuisement s'ajoute un sentiment d'invisibilité. Malgré les promesses politiques et les applaudissements de 20h, peu de soignants ont vu des changements concrets dans leur quotidien. La reconnaissance morale ne compense ni les salaires souvent trop bas, ni les conditions de travail qui se dégradent.
Dans certains services, l'ambiance est pesante. Les tensions montent. Le collectif se délite parfois, faute de temps pour simplement se parler, se soutenir, souffler ensemble.
La fuite des talents
Face à ce mur, beaucoup partent. Certains changent de métier, d’autres vont vers le privé ou l’intérim. Les jeunes diplômés, eux, hésitent à s’engager dans un système qu’ils perçoivent comme déjà à bout de souffle.
Ce phénomène fragilise encore plus les équipes restantes, avec des pertes de savoir-faire et une instabilité grandissante.
Et maintenant ?
Le constat est lourd, mais il ne doit pas mener au fatalisme. Redonner du souffle à l’hôpital, c’est investir dans l’humain, dans l’écoute, dans les outils de gestion et d’organisation qui soulagent réellement le terrain. C’est accepter que prendre soin des soignants, ce n’est pas un luxe : c’est une urgence de santé publique.
Rédigé par L'Équipe Zaggo -
Hausse de la mortalité infantile en France : un signal d’alerte sanitaire
Depuis plus d’une décennie, la France connaît une tendance préoccupante : l’augmentation de la mortalité infantile. Alors que le pays figurait parmi les meilleurs élèves européens en la matière dans les années 1990, il se classe désormais 23e sur les 27 États de l’Union européenne en 2022.
📊 Une hausse continue depuis 2011
En 2024, 2 700 enfants de moins d’un an sont décédés en France, soit un taux de 4,1 décès pour 1 000 naissances vivantes. Ce chiffre marque une augmentation par rapport à 2011, où le taux était de 3,5 pour 1 000. Un quart de ces décès surviennent le jour de la naissance, la moitié entre 1 et 27 jours, et le reste entre 28 jours et un an.
🧭 Facteurs de risque identifiés
Plusieurs éléments contribuent à cette hausse :
Inégalités sociales : les enfants nés de mères très jeunes, très âgées, employées, ouvrières ou inactives présentent un risque accru.
Disparités territoriales : les départements d’outre-mer affichent des taux plus élevés, en lien avec une pauvreté plus répandue et des problèmes de santé maternelle.
Défaillances du système de santé : la fermeture de nombreuses maternités depuis 2000 et la pénurie de professionnels de santé affectent la qualité des soins périnataux.
🦠 Le rôle des maladies infectieuses
La résurgence de certaines maladies infectieuses, comme la coqueluche, contribue également à cette situation. En 2024, une épidémie a entraîné 17 décès, dont 13 nourrissons de moins de deux mois. La couverture vaccinale insuffisante, notamment chez les femmes enceintes, est pointée du doigt.
🧪 Des causes encore floues
Une part significative des décès reste inexpliquée. La mort subite du nourrisson, qui touche entre 250 et 350 bébés chaque année, demeure en grande partie mystérieuse. La théorie du "triple risque" suggère une combinaison de vulnérabilités biologiques, d’un âge critique et de facteurs environnementaux.
🛠️ Vers une meilleure compréhension
Face à cette situation, la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, a annoncé la création d’un registre national de la mortalité infantile pour identifier précisément les causes de cette augmentation.
📌 Conclusion
La hausse de la mortalité infantile en France est un indicateur alarmant qui reflète des inégalités sociales, des défaillances du système de santé et des défis en matière de santé publique. Une mobilisation collective est nécessaire pour inverser cette tendance et garantir à chaque enfant un départ dans la vie dans les meilleures conditions possibles.
Rédigé par L'Équipe Zaggo -
Comment soigner une dépression : comprendre, agir, se reconstruire
La dépression est bien plus qu’un simple coup de blues. C’est une maladie psychique qui affecte profondément l’humeur, les pensées et le quotidien. Selon l’Organisation mondiale de la santé, elle touche plus de 280 millions de personnes dans le monde. Pourtant, elle reste parfois taboue ou mal comprise.
Alors, comment soigne-t-on une dépression ? Quels sont les leviers pour aller mieux ? Voici un éclairage bienveillant et informatif sur les étapes essentielles pour sortir de la dépression.
1. Reconnaître les signes de la dépression
Avant de soigner, il faut identifier. La dépression se manifeste de différentes façons, mais certains symptômes sont fréquents :
Tristesse persistante
Perte d’intérêt pour les activités auparavant appréciées
Troubles du sommeil (insomnie ou hypersomnie)
Fatigue constante
Perte d’appétit ou prise de poids
Difficultés de concentration
Sentiment de culpabilité ou de dévalorisation
Pensées noires, idées suicidaires
Reconnaître que l’on souffre de dépression est une première étape cruciale. Il ne s’agit pas de faiblesse, mais d’un déséquilibre qu’il est possible de traiter.
2. Consulter un professionnel de santé
Le diagnostic doit être posé par un médecin généraliste ou un professionnel de santé mentale (psychologue, psychiatre). Ils évalueront la sévérité de la dépression et orienteront vers la prise en charge adaptée.
Parfois, un accompagnement psychothérapeutique suffit. D’autres fois, un traitement médicamenteux (antidépresseurs) est nécessaire, souvent en complément d’un suivi psychologique.
Important : ne jamais s’autodiagnostiquer ni interrompre un traitement sans avis médical.
3. La thérapie : un pilier de la guérison
Parler permet de mettre des mots sur la souffrance, de comprendre ses mécanismes, et d’adopter de nouveaux schémas de pensée.
Les formes les plus courantes de thérapie pour la dépression sont :
La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) : elle aide à identifier et à transformer les pensées négatives.
La thérapie interpersonnelle : elle se concentre sur les relations et les difficultés sociales.
La psychanalyse ou thérapie analytique : pour explorer les causes plus profondes.
Le choix dépendra de la personne, de son histoire et de son ressenti.
4. Le rôle des traitements médicamenteux
Dans les cas modérés à sévères, les antidépresseurs peuvent jouer un rôle important. Ils rétablissent un équilibre chimique dans le cerveau.
Ce n’est pas une solution magique, mais un soutien pour réduire les symptômes et permettre à la personne de mieux s’investir dans sa thérapie.
Les effets ne sont pas immédiats : il faut souvent quelques semaines pour ressentir les premiers bienfaits. La régularité et le suivi médical sont essentiels.
5. Mettre en place des habitudes de vie aidantes
Le soin de la dépression ne passe pas uniquement par les professionnels. Certains gestes simples, intégrés au quotidien, peuvent accélérer le processus de guérison :
Activité physique régulière : même une marche de 30 minutes par jour peut améliorer l’humeur.
Sommeil de qualité : respecter un rythme régulier, limiter les écrans avant de dormir.
Alimentation équilibrée : certains aliments peuvent influer positivement sur l’humeur.
Créer du lien social : rompre l’isolement, même si cela semble difficile au départ.
Limiter les substances nocives : comme l’alcool, qui aggrave les symptômes.
6. Être patient avec soi-même
Soigner une dépression prend du temps. Il y aura des hauts, des bas, des rechutes parfois. Ce n’est pas linéaire, et cela ne signifie pas que l’on échoue. Il faut s’accorder de la compassion, accepter les jours sans, et se féliciter des petites victoires.
7. Le soutien de l’entourage
Famille, amis, collègues peuvent jouer un rôle-clé. Être présent, écouter sans juger, encourager à consulter, respecter les silences… Leur accompagnement peut faire une grande différence. À condition de ne pas vouloir « sauver » ou « forcer » la personne à aller mieux.
En conclusion
La dépression se soigne. Il n’y a pas une seule méthode miracle, mais une combinaison de solutions, adaptées à chaque personne. Ce qui compte, c’est de ne pas rester seul·e face à la souffrance, de demander de l’aide, et de croire en la possibilité de retrouver l’équilibre.
La lumière peut revenir, même après les périodes les plus sombres.